- nénette
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• 1944; o. i., p.-ê. de comprenette♦ Fam. Vieilli Tête. Loc. Se casser la nénette : se fatiguer. nénette 2. nénette [ nenɛt ] n. f.• 1917 (métaph.); o. i., p.-ê. de la rac. onomat. nann-; cf. provenç. nenet(t)o « petit enfant, petite fille, poupée » et Ninette n. pr. (1755)♦ Fam.1 ♦ Jeune fille, jeune femme. ⇒ nana. Un mec et deux nénettes. — Compagne. C'est sa nénette.2 ♦ (nom déposé) Brosse douce munie d'un manche servant à lustrer la carrosserie d'une automobile.I.⇒NÉNETTE1, subst. fém.Pop. Tête (considérée comme le siège de l'intelligence). Réfléchissez un petit peu, Monsieur le Professeur Y! faites marcher un peu votre nénette! (CÉLINE, Entretien avec le Professeur Y, 1955, p.23 ds CELLARD-REY 1980).— Loc. (Ne pas) se casser la nénette. (Ne pas) faire (d')effort pour chercher à comprendre quelque chose, pour trouver une idée originale ou la solution d'un problème. Brusquement il en avait marre; il avait envie de retrouver les copains de chez Bertault. Au moins, là-bas, on était entre hommes, et pas besoin de se casser la nénette à tout bout de champ (R. IKOR, Les Fils d'Avrom, Les Eaux mêlées, Paris, Le Livre de poche, 1966 [1955], p.64). En avoir plein la nénette, par-dessus la nénette. En avoir assez, par-dessus la tête.Prononc.:[
], [
-]. Étymol. et Hist. 1944 perdre la nénette (L.-F. CÉLINE, Guignol's band, p.92 cité ds LUCE, A Glossary of Celine's fiction, p.192). Orig. incertaine; peut-être formation par réduplication de la finale de comprenette «faculté de jugement» d'où p.méton. «tête» (v. HASSELROT 1957, p.201).
II.⇒NÉNETTE2, subst. fém.Arg. ou pop.A. —Jeune fille; femme. Pour finir, le héros se fait caser une nénette par la copine d'un copain de boulot (Les Lettres fr., 17 sept. 1969, p.8, col. 2). V. nana ex. de B. Groult.— En partic. Jeune femme avec laquelle on entretient des relations amoureuses. Ma nénette, sa nénette.— Hypocoristique. [À propos d'une pers. ou d'une chose] [Un zouave] sous un tir de barrage... s'adressait à sa mitrailleuse: «T'en fais pas, ma nénette,... tu chanteras aussi ton couplet» (D'ESPARBÈS, Ceux de l'an 14, 1917, p.154).B. —Prostituée:• ♦ Il jouait les cocottes.À dix pfennigs la passe, dont cinq pour la nénette,bientôt, tout le Stalag, chez moi, avait des dettes.J'en ai vu se priver de manger pour baiser.R. FORLANI, Guerre et paix au café Sneffle, 4 ds L'Avant-scène, 1969, n° 428, p.32.Prononc.:[], [
-]. Étymol. et Hist. a) 1917 terme hypocoristique (D'ESPARBÈS, loc. cit.); b) 1954 «jeune femme» (LE BRETON, Razzia, p.99). Orig. incertaine; différentes hypothèses ont été proposées: hypocoristique de Nana; de nénet «sein», v. néné; dimin. fam. et pop. d'un prénom fém. (Antoinette, Jeannette...); de pon(n)ette «jeune fille; prostituée», ces origines différentes ayant pu converger pour constituer le mot (v. CELLARD-REY). Bbg. MORIN (Y. Ch.). The Phonology of echo-words in French. Language. Baltimore. 1972, t.48, p.106.
nénette [nenɛt] n. f.ÉTYM. XXe; orig. incert.; p.-ê. même mot que nénette « sein, téton », var. néné, nénet, du rad. enfantin expressif nann- (→ Nanan; néné).❖1 ☑ Fam. Tête, dans la loc. fam. se casser la nénette : se casser la tête. Il ne se casse pas la nénette ! : il ne se fatigue guère (à trouver une solution, à chercher à comprendre).0 Brusquement il en avait marre; il avait envie de retrouver les copains de chez Berthault. Au moins, là-bas, on était entre hommes, et pas besoin de se casser la nénette à tout bout de champ !Roger Ikor, les Fils d'Avrom, Prologue, éd. Livre de poche, p. 64.2 Fam. Fille, jeune femme. ⇒ Nana. || Il y avait deux mecs et trois nénettes. — Compagne. || Il est venu avec sa nénette.
Encyclopédie Universelle. 2012.